Les Pédales de guitare et Effets
Ces petits appareils permettent de modifier le signal émis par notre instrument pour en modifier le son. Pourtant, même pour certains guitaristes confirmés, ce monde reste un mystère, car il en existe un nombre incroyable, ce qui a vite fait de nous perdre. Il est possible de diviser les pédales de guitare en quatre catégories, ce qui te permettra de te repérer plus facilement dans ce vaste univers.
Dans un premier temps, il est important d’avoir un bon son sans effets.
Ensuite, pour te faire plaisir, pour les besoins du style de musique que tu souhaites jouer ou encore pour imiter ou te rapprocher du son de ton guitariste préféré, tu vas peut-être commencer à t’intéresser aux effets…
Certains effets se trouvent parfois déjà sur notre ampli comme la reverb, le delay ou encore l’overdrive (et beaucoup plus sur les amplis de modélisations dont on ne parlera pas ici, puisque tu ne devrais pas avoir besoin de pédale de guitare externe si tu as déjà les effets sur ton ampli !).
Ces petites boîtes se transportent partout et se branchent sur la plupart des amplis très simplement, ainsi, tu auras toujours ton son (ou du moins ce qui s’en rapprochera selon le type d’ampli que tu utiliseras) partout avec toi.
Quand tu n’as qu’un ampli sans vraiment d’effets, il pourra alors t’être utile d’ajouter certaines pédales externes afin d’obtenir le son que tu veux.
On parle ici d’effets externes de type pédale de guitare que tu vas pouvoir activer avec ton pied pour modifier le son (de manière analogique en général).
D’autres types de pédales existent regroupant des modélisations numériques de pédales analogiques et d’amplis connus : les multi-effets dont nous parlerons à la fin de cet article.
Ce qui va distinguer les différentes pédales que l’on va pouvoir trouver sur le marché sont les composants électroniques qui vont modifier le son d’une certaine façon afin de générer un effet particulier qui sera réglable à l’aide de boutons (potentiomètres).
Découvrons à présent cet univers gigantesque des pédales d’effets !
Les pédales de saturation
La saturation vient d’une amplification du signal sonore qui va le déformer. On obtiendra un son plus ou moins agressif avec un certain sustain, c’est-à-dire que la note va durer après avoir été jouée.
Ce type d’effet est probablement le plus utilisé en guitare électrique, notamment dans les styles blues, pop-rock et metal.
Il y a différentes pédales de guitare électrique dans cette catégorie, qui se définissent par leur intensité de saturation.
Le crunch
Le crunch est l’effet le plus léger.
Il a un son clair qui ne sature que sur les attaques franches.
Ce niveau de saturation peut être atteint avec un ampli à lampe poussé un peu.
Toutefois, certaines pédales l’imitent.
Cet effet est surtout utilisé dans le blues.
Beaucoup de guitaristes n’achèteront pas une pédale de guitare spéciale pour le crunch.
En effet, d’autres pédales comme les overdrive permettent de plus ou moins recréer ce son.
L’overdrive
Le niveau supérieur de saturation concerne les pédales d’overdrive, qui vont imiter un ampli à lampe surchargé.
On retrouve cet effet dans le blues et le rock old school.
À leurs débuts, les pédales d’overdrive étaient plus “crémeuses” que les fuzz et s’approchaient du son d’un bon ampli à lampes qui sature.
La distorsion
La distorsion est un overdrive exagéré avec un fort taux de saturation.
On retrouve cet effet dans le metal ou le rock récent car le son vif et tranchant est bien adapté aux solos enflammés !
Les différents types de distorsion qui existent sont assez impressionnants, de la riche et lisse à la plus perçante.
Le son est globalement plus sale et agressif que sur l’overdrive, avec plus de gain.
Le fuzz
Enfin, la pédale de fuzz est l’effet à la saturation maximum, imitant un ampli défectueux.
Le son est typiquement rétro et on retrouve le fuzz dans de vieux albums de grands groupes de rock comme les Doors, Led Zeppelin ou Jimi Hendrix.
Ce style de pédale guitare fut très utilisé dans les années 60.
Souvent, la fuzz va complètement changer le son de l’ampli, alors fait bien attention de choisir l’effet que tu recherches.
Attention aux types de transistors sur les fuzz, ceux au germanium sont faits pour un son plus chaud et bluesy mais sont plus fragiles.
Pour un bon niveau de gain et un son un peu plus moderne, opte pour le modèle au silicium.
Les pédales de modulation
Nous allons maintenant évoquer les pédales de modulation.
Une pédale de modulation permet de sculpter le son, de modifier la hauteur du signal et donc d’obtenir une grande variété d’effets.
Voici une petite sélection de pédales d’effet de modulation.
L’effet de chorus
C’est certainement l’effet le plus répandu parmi les pédales de modulation. Il a été très utilisé dans les années 80.
C’est un effet qui consiste à épaissir le son en démultipliant le son d’origine sur différentes fréquences tout en le retardant.
Il peut donner l’impression de jouer avec quelqu’un qui fait la même chose que nous en même temps, c’est l’effet « chœur ».
Utilisé sur un son saturé, comme chez Zakk Wylde, il donnera une épaisseur et une couleur supplémentaire à notre solo et pourra aider nos phrases à sortir d’un contexte sonore très fourni.
En son clair, on a une impression aérienne et une couleur particulière.
S’il est bien utilisé, le chorus peut donner l’effet d’une guitare 12 cordes.
Il faut faire attention, car si le chorus est sur-utilisé, il peut donner un côté kitch ou ringard. En effet, il est souvent mal aimé du fait de sa connotation années 80 et pop-rock surproduite.
Il faut donc bien savoir l’utiliser, la clé est de ne pas trop en faire, on gagnera ainsi en profondeur.
Tu pourras en entendre sur l’intro de Metallica « Enter Sandman » ou encore « Nothing Else Matters ».
Le chorus est également utile pour épaissir une basse, une guitare solo ou rythmique.
Il peut aussi doubler une guitare acoustique dont les médiums sont un peu limites.
L’effet de flanger
C’est la pédale de guitare la plus extrême des trois.
On dit souvent qu’elle donne l’impression d’un avion qui décolle.
C’est aussi la meilleure amie des joueurs de métal !
Ces pédales imitent l’effet obtenu dans les années 60 pendant les expérimentations de studio.
On enregistrait un même morceau avec deux magnétophones, ce qui donnait un effet un peu désynchronisé, une sorte de phasing.
Puis, les ingénieurs ralentissaient l’un des magnétophones en pressant sur le bord du cylindre d’entraînement de la bande (appelé flange en anglais).
Le décalage entre les deux magnétophones devient ainsi plus prononcé.
Le premier exemple de flanging stéréo de l’histoire se trouve à la fin de “Bold as Love” de Jimi Hendrix.
L’effet utilise un delay très court associé à un oscillateur.
Utilisé avec parcimonie, le flanger donne un son ressemblant à un synthétiseur.
Si au contraire, on le pousse au maximum, il va donner à notre solo une nouvelle dimension et plus de puissance.
Le modèle phare très largement utilisé par Eddie Van Halen est le MXR M-117R Flanger.
L’effet de phaser
Beaucoup de guitaristes confondent l’effet de phaser et de flanger.
Pourtant, le son produit est bien différent.
Le phaser est créé électroniquement grâce à une série de filtres associés avec un oscillateur basse fréquence alors que le flanger utilise un delay très court.
Le phaser a donc un effet très planant, donnant un effet de vague sur les fréquences du signal.
Il n’a pas vraiment d’équivalent dans la réalité, alors que le flanger est similaire à un effet que l’on peut rencontrer dans la nature appelé “effet doppler”.
Un Phaser est utilisable dans tout genre musical, mais il est très utilisé en son clair dans le reggae (tu pourras l’entendre sur le solo de “No Woman no Cry” de Bob Marley sur son “Live au Lyceum”) ou en funk comme alternative à la Wah Wah.
En saturé, il sert à grossir le son (dont sont friands Brian May de Queen ou Eddie Van Halen dans les intros de “Atomic Punk” ou “Ain’t Talking about Love”).
Le vibrato
Les pédales de vibrato et trémolo sont souvent confondues.
Il est tout de même intéressant de savoir les différencier.
Le vibrato permet de varier la hauteur du signal, jusqu’à créer un effet vocal et rythmique, parfois même de désaccordage.
C’est l’un des effets de guitare les plus vieux.
Les réglages les plus communs sont la hauteur de l’intervalle et la vitesse du cycle.
Le vibrato ajoute du mouvement au son, sans l’effet saccadé du trémolo.
Le vibrato donne une sensation beaucoup plus fluide.
Jimi Hendrix utilisait beaucoup l’Uni-Vibe par exemple.
Le trémolo
Le trémolo, lui, fait simplement varier le volume du signal à un intervalle prédéfini.
Il sonne comme si tu jouais une note puisque tu tournes le bouton de volume de haut en bas.
De manière générale, il sera possible de régler la vitesse et la profondeur sur ces pédales. Tu pourras avoir un effet subtil qui sera très doux à l’oreille (comme dans “Born on the Bayou”de Creedence Clearwater Revival) ou plus intense, qui sera comme haché et accentuera un riff (que tu pourras entendre dans “Gimme Shelter” des Rolling Stones).
Le rotary
Le rotary va donner l’effet d’un son tournant en imitant une cabine Leslie.
Mais qu’est-ce qu’une cabine Leslie ?
C’est un dispositif avec des hauts parleurs qui sont dirigés vers des diffuseurs rotatifs situés en haut et en bas de la cabine. Cela va créer un vibrato assez haché.
La cabine était originellement utilisée avec le célèbre orgue Hammond B3.
Les pédales de pitch-shifter
Les pédales de pitch-shifter vont ajouter de la profondeur au son.
L’effet va permettre d’ajouter des notes à la note fondamentale ou bien de modifier cette dernière.
Les deux principales sont l’octaver et l’harmoniseur qui vont modifier la tonalité du son.
L’octaver va simplement transposer le son à une ou plusieurs octave(s) supérieure(s) ou inférieure(s) et donc avoir un son plus lourd ou plus léger.
Cela a un gros impact sur le résultat final, beaucoup plus lourd et riche en basses.
Les bassistes sont d’ailleurs des amateurs de cet effet.
On retrouve dans ses célèbres utilisateurs Jimi Hendrix, Tom Morello et Jack White.
L’harmoniseur va quant à lui, permettre de créer des intervalles autres que la simple octave, ce qui donne des effets d’harmonie.
Il est souvent utilisé en chant, mais marche bien pour la guitare ou la basse aussi.
Steve Vai utilisait beaucoup cet effet.
L’harmoniseur le plus connu est sans doute la Whammy de Digitech utilisée par Tom Morellocomme sur le célèbre titre “Killing in the Name”.
N’oublie pas qu’aucune des pédales de modulation proposées ne sonne de la même façon, elles ont chacune leur identité propre.
Dans une même catégorie, un modèle sera plus fait pour des sons chauds ou encore pour un certain style de jeu… Donc, je me répète, mais il faut savoir ce que l’on veut en faire et surtout tester avec sa guitare et son ampli.
Il existe encore d’autres pédales de modulation, mais nous avons résumé les principales.