Histoire et origines de la kalimba
L’origine de la kalimba
Les origines de la kalimba se trouvent en Afrique où cet instrument aurait été inventé deux fois : il y a environ 3000 ans sur la côte Ouest vers le Cameroun, comme instrument complètement en bois avec des lamelles en bambou, rotin ou palmier, et il y a environ 1300 ans au Zambèze où on en retrouve des traces avec des lamelles en métal.
Kalimba est le nom donné par l’ethnomusicologue Hugh Tracey dans les années 1950 lorsqu’il a commencé à introduire en Occident cet instrument de musique d’origine africaine, appelé mbira par le groupe ethnique Shonas du Zimbabwe. La mbira est un instrument emblématique de la culture Shonas.
Cet instrument porte plusieurs noms selon l’aire géographique où il est utilisé : likembe, sanza ou senza au Cameroun et Congo, mbira au Zimbabwe et Malawi, lukeme, karimba en Ouganda…
L’histoire de la kalimba
Son histoire est intimement liée à celle des peuples d’Afrique, où il joue un rôle central dans les cérémonies, les rituels et la vie quotidienne depuis des siècles. Le timbre doux de ses lames métalliques a bercé des générations, transmettant des contes, des histoires et des leçons de vie. Malgré sa simplicité apparente, la kalimba est capable d’une grande expressivité, reflétant les richesses des cultures africaines.
Avec l’avènement de la mondialisation, la kalimba a franchi les frontières de son berceau africain pour séduire des musiciens et des amateurs de musique du monde entier. Sa sonorité unique a inspiré des artistes de tous genres, le faisant résonner bien au-delà des cercles traditionnels.
Finalement, peu de traces ont été découvertes concernant ces Pianos à Pouces avec des touches en bambou. Toujours selon les découvertes archéologiques actuelles, la Kalimba aurait par la suite totalement disparu, mais aurait refait surface un millénaire plus tard à l’autre bout du continent sous une nouvelle forme.
Signification culturelle
Dans les sociétés africaines traditionnelles, la kalimba était bien plus qu’un instrument de musique. Il servait de moyen de communication avec les ancêtres, jouant un rôle crucial dans les rituels et les cérémonies, tels que les mariages, les funérailles et les rites d’initiation. La musique de la kalimba accompagnait les contes et les histoires, transmettant le savoir et les traditions de manière mélodique et captivante.
La Kalimba est un instrument de percussion faisant partie des lamellophones
La kalimba est un instrument de la famille des idiophones qui se caractérisent par une structure simple et qui produisent les sons grâce aux vibrations de la matière-même qui constitue leur corps. C’est un instrument de percussion.
C’est plus précisément un lamellophone dont le corps est constitué d’une caisse de résonance en bois ou d’une planche en bois sur laquelle sont fixées des lamelles métalliques de différentes tailles et formes serrées entre deux ou trois barres transversales. Chaque lamelle produit une note.
On peut trouver de 5 à 6 lamelles pour les kalimbas les plus simples jusqu’à plus de 20 lamelles pour les plus élaborées.
La kalimba est facilement transportable. On en joue en la prenant dans ses deux mains et en faisant vibrer les lamelles avec les pouces.
En Afrique, la mbira est un instrument utilisé par les griots, les conteurs, pour accompagner des chants et des récits. Il sert aussi aux médiums pour entrer dans des transes mystiques et communiquer avec les ancêtres disparus. On en joue lors de rassemblements publics tels que cérémonies, rituels, mariages ou dans un cadre familial intime lorsque des histoires sont transmises.
Évolution
Avec le temps, la kalimba a évolué, tant dans sa construction que dans ses usages. Les matériaux utilisés pour sa fabrication, initialement constitués de bois et de bambou, se sont diversifiés pour inclure des lamelles métalliques, offrant une plus grande variété de sons et une meilleure résonance. Cette évolution a contribué à enrichir le répertoire musical de la kalimba et à étendre son influence.
La plus grosse évolution du modèle proposé par l’ethnomusicologue est que l’Instrument s’avère être maintenant accordé selon la gamme diatonique. C’est-à-dire que les notes de musiques jouables par le Kalimba sont désormais celles utilisées par la musique occidentale, à savoir Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La et Si. Exactement comme dans une guitare électrique, un ukulélé, d’autres instruments à cordes ou encore ceux à clavier tel le piano. Avant cela, les Pianos à Pouces n’étaient pas vraiment harmonisés entre eux et les lamelles étaient accordées à des sonorités un peu aléatoires. Le Musicien arrangeant alors le Piano à Doigts comme il l’entendait. Le Kalimba d’Hugh Tracey dispose dorénavant de 15 lames et se trouve être accordé en Sol majeur, ce qui lui permet d’interpréter des partitions très mélodiques.
Son développement
Les mouvements migratoires et les échanges commerciaux ont facilités sont expansion.
Chaque région d’Afrique a développé sa propre version de la kalimba, adaptée à ses traditions musicales et culturelles. Ainsi, l’instrument se décline sous de nombreux noms et formes, reflétant la richesse et la diversité du continent africain.
Grâce à sa prise en main aisée, comparable à celle d’un instrument à touches ou d’un petit clavier, la kalimba s’est facilement répandue à travers l’Afrique. Son caractère intuitif en fait un instrument accessible même aux néophytes du monde des percussions.
Dans les pays anglophones, on la surnomme souvent thumb piano, littéralement « piano à pouces ». À l’instar du piano, il est possible d’en jouer en gamme majeure ou mineure, selon l’accord choisi. Ce simple ajustement permet de moduler les ambiances musicales, passant de sonorités joyeuses à des tonalités plus douces et mélancoliques.
La kalimba et la scène musicale moderne
L’influence de la kalimba ne se limite pas à l’Afrique : elle a su séduire des artistes et enrichir des genres musicaux du monde entier. Sa sonorité unique a trouvé sa place dans le jazz, la musique classique, le folk, et même l’électronique, où des musiciens venus de divers horizons explorent ses possibilités harmoniques et rythmiques.
Cette rencontre des styles a non seulement contribué à l’enrichissement de la scène musicale internationale, mais elle a également permis de valoriser les instruments traditionnels dans un contexte contemporain. Bien que la kalimba ne soit, à la base, qu’un simple jeu de lames que l’on fait vibrer avec les pouces, son rendu sonore peut paraître étonnamment inédit lorsqu’il s’intègre dans des environnements musicaux auxquels on n’est pas habitué.
De nombreux artistes et groupes ont popularisé son utilisation : on peut citer Tracy Chapman, Peter Gabriel, les Beach Boys ou encore Cat Stevens. L’instrument apparaît même dans certaines compositions des Red Hot Chili Peppers, démontrant son incroyable capacité à traverser les genres et les époques.